Fin du gaz dans les copropriétés neuves : ce qu’il faut vraiment savoir en 2025
Depuis le début de l’année, le gaz naturel ne fait plus partie des options autorisées pour chauffer les nouveaux immeubles résidentiels en Belgique. C’est une mesure forte, prise dans le cadre des engagements climatiques des Régions, et qui vise clairement à tourner la page d’un modèle énergétique centré sur les combustibles fossiles.
5/6/20252 min read
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement pour les copropriétés ? Quels sont les impacts pour les futurs habitants, les promoteurs, ou même les syndics ? Et pourquoi cette décision a-t-elle été prise maintenant, alors que tant d’immeubles existants fonctionnent encore au gaz ?
Un cap politique et environnemental
Le chauffage au gaz, longtemps considéré comme un compromis acceptable entre confort et pollution, est désormais jugé trop émissif face aux objectifs climatiques. La logique est simple : pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, il faut commencer à bloquer l’installation de nouveaux systèmes polluants dès aujourd’hui.
C’est pourquoi les trois Régions ont annoncé, chacune à leur rythme mais avec une volonté commune, l’interdiction du gaz dans les bâtiments neufs dont le permis d’urbanisme est délivré à partir de 2025.
Ce que cela change pour les copropriétés
Un immeuble à appartements est un système collectif, parfois complexe. L’interdiction du gaz implique donc bien plus qu’un simple changement de chaudière.
Des solutions alternatives à intégrer dès la conception
Les promoteurs et architectes doivent désormais prévoir d’autres sources de chaleur, compatibles avec les normes PEB.
Les plus courantes sont :
Les pompes à chaleur, dans leurs différentes variantes ;
Le chauffage électrique basse consommation, associé à une isolation renforcée ;
Les réseaux de chaleur urbains, lorsqu’ils sont disponibles localement.
Ces solutions sont techniquement matures, mais demandent une vraie réflexion en amont : emplacement des unités, bruit, impact sur les charges, etc.
Un impact sur les coûts… mais aussi sur la valeur
Ces systèmes coûtent parfois plus cher à l’installation, c’est vrai. Mais à moyen et long terme, ils permettent souvent une réduction des charges de fonctionnement.
Et surtout, un immeuble sans chauffage au gaz est plus résilient face aux fluctuations du marché de l’énergie, et mieux valorisé dans une logique patrimoniale durable.
Et pour les futurs copropriétaires ?
La plupart des acheteurs ne sont pas ingénieurs thermiciens, et c’est normal. Pourtant, il est crucial qu’ils soient informés très tôt du type de chauffage qui équipera leur logement.
Quelques questions utiles à poser :
Quelle technologie a été choisie ?
Est-elle collective ou individuelle ?
Quel est son coût estimé à l’usage ?
Quelles sont les contraintes de maintenance ?
Un syndic averti devra aussi anticiper ces nouveaux enjeux techniques dès la réception de l’immeuble.
Un défi aussi pour les gestionnaires d’immeubles
Les syndics ne sont pas techniciens, mais ils sont garants du bon fonctionnement et de la maintenance. Le remplacement des chaudières à gaz par des systèmes plus techniques oblige à :
Sélectionner des entreprises spécialisées et fiables ;
Prévoir des contrats d’entretien adaptés à ces nouvelles installations ;
Informer les copropriétaires sur leur fonctionnement et leurs obligations.
C’est un changement de culture. Et il faut bien le dire : une partie du métier est en train d’évoluer.
Et pour les bâtiments existants ?
Rien ne change à court terme pour les immeubles déjà construits. On peut toujours réparer ou remplacer une chaudière à gaz si elle tombe en panne.
Mais les signaux sont clairs : la sortie progressive du gaz est en marche. Des incitants existent déjà pour encourager les rénovations volontaires, et des discussions sont en cours pour élargir progressivement les interdictions à d'autres segments.
En conclusion
L’interdiction du gaz dans les nouvelles copropriétés n’est pas une mesure anecdotique. Elle marque une inflexion forte dans la manière de concevoir et de vivre l’habitat collectif.
Comme souvent, ce sont les premiers projets qui posent le plus de questions. Mais à terme, cette transition peut devenir une opportunité : celle de construire des immeubles plus durables, moins dépendants de l’énergie fossile, et mieux adaptés aux défis de demain.
Chez Syndic Pieraerts, nous accompagnons déjà plusieurs projets neufs dans ce nouveau cadre. Notre approche : anticiper, expliquer, sécuriser.